retour
"What
the fuck"
(Orléans) -
automne 04 -
Il
existe des groupes uniques : leur démarche, leur son,
leur longévité, leur créativité les
placent direct au dessus du panier à crabes. Quand ils
ont l'avantage d'être attachants, déterminés
et généreux, on touche à l'exception ; pourquoi
tant d'engouement pour un groupe qui est méconnu ? parce-
que justement ils le sont, et injustement en plus ! Ils sont
inclassables ce qui dérange, notamment les gens qui ont
besoin de repères pour chercher à comprendre une
musique: leur force aux Double, c'est de la vivre leur zique.
J'ai croisé leur route plusieurs fois déjà,
et souvent je me dis pas encore assez. Je ne cesse de remarquer
leur abnégation à passer au-delà des épreuves,
et toujours avec le sourire. Oui, la longue route du rock' n'roll
est semée d'embûches mais si on sait la prendre,
elle est la plus généreuse dans ce qu'elle réserve
comme bonnes surprises. Et une rencontre avec les Double, Gaze
et Pasc, en est toujours une : une semaine de tournée
en Italie normalement furieuse entre autre, avec un mal à
la mâchoire d'avoir ri (sans dec). Ils tournent régulièrement
et discrètement, jamais eu de grosse structure, de major,
et pourtant leurs albums s'écoutent aux Etats-Unis, au
Japon, en Europe jusque centrale, et ca joue, tout à la
main, à l'ancienne: pas d'intermittence mais tout à
fond. Car la force de ce qu'ils font c'est la richesse humaine.
Ils ont démarré à 3, jouent à 2 depuis
quelques années, en utilisant grandement les machines
car leur vie est citadine, urbaine. Ils ont sorti 7 albums en
comptant un mini, avec toujours des pochettes terribles composées
sur du rêve un peu angoissant, ou de la science fiction
un peu bizarroïde. On retrouve bien cet univers sur scène
mais avec une bonne grosse dose d'humour, allant jusqu'à
taper des défis. C'est important de déconner sérieusement.
C'est dans ce contexte sans cesse renouvelé que j'ai eu
l'occase de poser quelques petites questions pour illustrer ma
position vis-à-vis d'eux et donc de leur formation puisque
c'est un tout, unique, puissant et sans complexe; une chronique
disait : "musique inclassable, c'est pour ça qu'il
n'ont rien à perdre même pas une étiquette
aussi respectable soit-elle ; c'est peut-être pour ca qu'ils
paraissent invulnérables". C'est pas tous les groupes
qui peuvent se vanter d'avoir d'une description comme ca,non
?
-
la formule double ?
Gaze : les concerts toujours en doublette, pas de réembauche
de personnel : la formule classique, c'est basse-batt, voire
2 basses, 2 guitares, ou percus-batt. En fait on est rythmique
grave.
-
le style double ?
Pasc : On fait du Double ! On sait ce qu'on fait pas...mais c'est
pas sombre ; sur disque oui, mais sur scène non, on a
plutôt tendance à bien rigoler.
G : Les racines, le style, ca fait 18 ans qu'on les a digérés.
C'est plutôt indus, juste pour le côté urbain.
Nancy nous a influencé pour le côté frontalier,
il y a plein d'échanges avec l'est, notamment à
l'époque où on a démarré, c'était
la musique industrielle et ca nous a méchamment imprégné.
Y a pas de démarche intellectuelle dans DN, on est rock,
et y a des questions qu'on ne se pose pas. On fait tout ca parce-qu'on
aime ca et on s'en fout du reste. C'est pour nous et ceux qui
nous écoutent.
-
la scène par rapport aux disques, c'est comment ?
G : Pour 80% de notre production discographique, c'est enregistré
à l'appart, au casque ; donc après tu te retrouves
sur scène avec des amplis, une batterie, faut remanier
la chose pour générer des sons faits par deux personnes.
Les disques sont plus sophistiqués, plus ambiants, et
sur scène c'est plus brut, plus minimaliste, avec du son
parallèlement à ce qu'on fait mais on est beaucoup
plus bruyants que la machinerie. Le but du jeu c'est de prendre
plus de place que les machines. that's live !
-
et la déco sur scène et dans la salle ?!
G : On est que deux sur scène, alors la déco c'est
la grosse ingénierie : ca prend de la place mais toujours
en arrière plan, c'est là pour emmener et ca fonctionne
à fond quand tes yeux collaborent à te faire rentrer
dans ces histoires sans parole.
C'est le gars qui nous fait les pochettes, Manu, qui s'occupe
de peindre les toiles qui sont dans la salle. Ce sont des choses
assez ambiantes, climatiques, comme si tu retranscrivais ce qui
se passait dans un microscope à une échelle super-balaise.
(un lot de toiles super grandes, genre 4m x 6m en un nombre conséquent,
suffisant pour habiller une grande salle dans son ensemble :
le but à atteindre, faire que le public quand il pénètre
le lieu ne le reconnaisse pas, et qu'il se trouve d'entrée
plongé dans l'univers des Double. C'est à peu près
4 heures de montage par date avec vraiment une sensation particulière
de plaisir quand tu vois la gueule des gens qui t'accueillent
te dire au fur à mesure que tu installes, c'est géant
! - Ndr).
-
parlez nous de votre site qui est riche à mort (avec visite de l'appartement
pour découvrir le lieu d'existence des Double !).
G : des vidéos de potes et de nous. Tu sais on emprunte
une caméra et c'est parti, on développe une idée;
c'est facile à faire. Et puis y a les histoires du Pasc
: c'est des fois sans queue ni tête. C'est drôle
avec un mélange d'univers étranges et SF. C'est
le produit de son cerveau malade !
(Et puis y a matière à voir, écouter, et
poss d'acheter la disco totale des Double - Ndr).
retour
-
vous êtes en résidence au Magasin 4 à Bruxelles,
dites nous ce que vous y mijotez ?
Le magasin 4 c'est un lieu autogéré (but really
not a squatt), on y a joué à l'ouverture il y a
dix ans, le 17 septembre on y joue pour les 10 ans de la salle
(et 10ème concert dans les murs).
On est posé ici 2 mois pour notre prochain disque, construction
complète, et ca fait 4 étés passés
ici sur dix années. C'est une histoire de coeur, de famille,
le temps est fluide et chaleureux, on est entourés comme
des amis de longue date. C'est la douce vie, sauf je me suis
coupée au pouce droit (4 points de suture) en délivrant
un combat avec un verre la veille de mon annive.
Bilan du caillon, ôtage des fils jusqu'à l'attaque
de la basse. Mais c'est pas grave. y a plein de trucs bien dans
cette nouvelle zic ; mais vu le manque de local on va juste essayer
à Nancy de peaufiner pour sortir quand même un p'tit
truc en mai, un maxi, j'en sais rien, on verra bien.
On a l'over patate, tout le monde ici est délicieux, l'endroit
est trop classe, on se fend la gueule à fond.
En attendant qu'on m'enlève les fils je me suis penchée
sur la déco de scène, j'ai acheté plein
de tissus et on planche sur les lights avec Ludo qui est arrivé
samedi, je viens d'aller voir en bas (les bureaux sont au-dessus
de la scène) : il vient d'installer la déco, on
peut faire un truc avec ces tissus, faut plancher pour que l'ambiance
un peu théâtrale qu'ils impriment prenne une grosse
claque dans la gueule, rester roots mais nobles, faut bosser,
faut éviter les pièges, faut sublimer humblement,
faut s'y sentir à l'abri. Voilà ca va être
ca mon boulot des huit jours de convalescence qu'il me reste.
-
et pour la suite, royale ?
Le Jo (pote, producteur des derniers squeuds et du dvd - ndr)
est venu vendredi dernier nous amener le dvd, il est class, j'en
ai déjà vendu un bon paquet autour de moi, on est
more than satisfied. Va falloir assurer un fût pour fêter
ca, trouver un écran et tout le tintouin et ca refera
une java de plus.
Fin avril la petite tournée un peu cossue avec Hightone
devrait se faire, on va tâcher d'avoir la nouvelle petite
pièce à vendre (maxi+dvd dans la même boîte=projet
en cours), peut-être qu'on aura deux/trois live enregistrés
par le matos Jarring entre 9 et le 21 novembre, et qu'il y aura
un autre cd dans le petit paquet envisagé pour cette tournée.
Les concerts ca commence le 16 septembre en Belgique puis Hollande,
retour effectif à la maison le 27 septembre, ca fera 3
mois qu'on sera partis ... parait que le loyer a augmenté.
Depuis
la première tournée est effectuée et le
dvd (2h30 magnifiques) sorti, alors surveillez la route, ils
sont dessus, et ils ont fait "peut-être moins de stations
service que Prince mais plus que les Sex Pistols".
> DVD : "Double Nelson und Mogalito H. Ramm : la somme
des faits ne peut dépasser la quantité du tout"
contacter www.doublenelson.fr.st
(propos
recueillis par Shoï)
"Abus
Dangereux"
(Bordeaux) -
mai/juin 03 -
Catch
us if you can !
Seize ans que DN squatte la scène underground de l'underground.
Une durée presque égale à celle d'Abus.
Pourtant ni Gaze ni Pasc n'avait jamais pris la parole dans ces
colonnes. L'erreur est réparée à la faveur
d'une venue récente du duo à l'Inventaire au Mans.
Du duo de quoi d'ailleurs ? Aïe, la colle. Définir
la musique des nancéens est aussi périlleux qu'escalader
le Servin par la face nord à mains nues. Alors ne comptez
pas sur moi pour m'y risquer. Mais il y a une jolie formule sur
leur feuille de présentation : "un genre de jazz
perso à part que c'est pas du jazz". Ah, ca ne répond
pas à la question ? Tant pis car aujourd'hui, c'est Gaze,
moitié féminine du groupe, qui y répond,
aux questions ...
La
Ballade
Depuis un bout de temps nos tourneurs à l'étranger
(DN a joué en Suisse, Hollande, Belgique, Italie Allemagne,
Angleterre, Suède, Autriche, République Tchèque,
Slovaquie, Hongrie) ont arrêté le booking, ca c'est
donc sérieursement calmé hors héxagone,
on essaie de se recentrer sur la France depuis une bonne année..
wait and see.
Indoor
Le barda qu'on trimbale nous permet d'improviser selon la configuration
des lieux. Nous avons eu une décoration de scène
dès le départ. Puis les fonds de scène sont
devenus des décors de salle, on essaie toujours d'habiller
la salle avant d'y jouer. C'est très égoïste
: on veut se construire une chambre où on se sente bien.
C'est comme une préparation mentale mais au moment du
concert, tu es bien chaud, tu es dans l'affaire. Cette histoire
de déco suppose un régime plutôt ardu car
les nuits sont courtes. Après la fermeture il faut vider
son truc et, pour avoir le temps de mettre en place l'histoire
sur la date qui suit, on doit arriver le plus tôt possible
à la salle du lendemain. Epuisant mais vital pour nos
têtes.
Looking
forward
Il y a un projet de réédition. Un label envisage
de sortir un coffret rassemblant tous nos disques, un nouvel
album s'il est prêt et un cd de morceaux qui seraient remixés
par des artistes "maison". Ce serait pour 2006, l'année
des vingt ans du groupe. Ce projet "revival" peut être
vraiment cool, en tout cas une très bonne surprise plutôt
flatteuse d'ailleurs, je n'aurais jamais imaginé un truc
pareil.
Just
to be safe
Nous avons vraiment des amis, depuis super longtemps, des gens
qui sont là. Cobalt, par exemple, a toujours été
précieux pour nous. Six ans après avoir été
en éditions chez lui, nous restons proches. Il nous a
souvent prêté de l'argent (que nous lui avons toujours
rendu). Nous avons une super relation humaine avec lui. D'ailleurs,
sans ce type d'histoire affective dans notre parcours, nous serions
inexistants.
Tango,
Macumba, Teknosof
En France, la plupart des musiques sont rassemblées sous
quinze étiquettes et nous ne correspondons à aucune
.. il faut qu'on s'en trouve une ! On est donc pas étiquetés.
Ce qui est sûr, c'est que nous ne faisons pas de musique
expérimentale, ce n'est pas la "caricature"
de ce public que nous souhaitons autour de nous. Nous voulons
des gens de tous les âges et de tous les bords ! Sur scène,
il y a un côté très rock et très humain,
ça peut déconcerter et dérouter les gens
qui ont surtout aimé les aspects "opaques" de
nos disques. Nous ne faisons pas de la musique intello et on
se sent bien quand notre humour transparait. On veut que ce soit
généreux, souriant, pètant, superfacile
dans la relation. Après les sons, évidemment, il
faut s'y faire ...
The
third fish
On a été en trio pendant sept ans, de 92 à
99, avec Kazi notre bassiste. Puis, après son départ,
nous sommes redevenus le duo que nous étions à
nos débuts. Il est parti 4 mois après "Indoor",
ca se sentait qu'il allait "filer". Pour notre dernier
enregistrement commun, l'ambiance a été plutôt
"lourde" bien que notre amitié n'était
absolument pas mise en doute .. on bossait au casque la nuit,
à la maison .. ce qui ne génère pas une
ambiance de fraîcheur, c'était même plutôt
sombre comme affaire mais bon il y a des tordus qui aiment ca
(chouette!) et nous avec le temps on finit par lui trouver plein
de qualités à cet album, faudrait qu'on le remasterise,
on a merdé total cette phase finale.
What
a disaster
Nous avons un pote qui fait le travail visuel des pochettes depuis
le départ. Il avait notamment créer le personnage
du "crétin" qui illustrait Double Nelson. Nous
avons sacrifié ce "monstre" en 96, une fois
qu'il a eu fait la pochette d'un maxi. Un dégât
total d'ailleurs cette affaire de maxi, il est sorti aux USA
en vynil quatre titres puis Musidisc l'a repris en France mais
il le vendait 70 balles pour 9 minutes de zic ! On était
totalement contre mais ils l'ont fait et ils en ont vendu cinq
!! C'est la seule fois où on a repris deux titres sur
le disque suivant.
Keep
the model
Nous avons fait un effort pour "...vs. double nelson".
En enregistrant et composant de nouveau à deux, nous avons
pris le parti de minimaliser la chose. On voulait valoriser le
côté duo et être le plus proche possible de
la musique à deux que de la musique à dix. D'où
notre volonté de tailler et de ne pas superposer les couches.
Nous avons enregistré ce disque sur la scène du
"Magasin 4" à Bruxelles, une salle gérée
par des potes. On est arrivés le 1er juillet 02 avec 4
ébauches, on est "ressortis" le 31 août
avec 21 morceaux mixés. C'était cheap comme moyens
pour enregistrer mais on était vraiment dans une situation
de confort "mental".
Il y avait de la sérénité dans l'air. Notre
expérience de studio remont à un bout de temps
même si nous y avons fait la moitié de nos disques,
les galères d'argent nous ont conduit à travailler
autrement et ca nous plait. On est contents de nos conneries.
Edward
J. Sutton Davis
On a un autre personnage récurant, Edward J. Sutton Davis.
Il tient particulièrement au coeur du Pasc. Sur notre
site, on peut lire plein de petites histoires inspirées
par ce mec et sur la pochette de notre dernier disque il y en
a des extraits. C'est sans doute pour améliorer notre
com ( ).
C'est certain qu'on a quelquechose à dire mais on pensait
que ca s'entendait .. il semble que non.
Jamais
on ne m'invite
Avec les programmateurs, nous devons avoir beaucoup de discussions
et d'échanges pour convaincre, c'est assez épuisant
d'avoir à s'expliquer, surtout qu'avant toute chose on
veut seulement jouer. On en a envie, on adore ca. Alors, que
l'on nous programme avec Mass Hystéria, Young Gods - c'est
déjà plus cohérent - ou des rappers japonais,
peu importe, on veut jouer et c'est pas plus mal quand ce n'est
pas avec nos "clones" si tant est qu'ils courent les
rues. Malheureusement j'ai beaucoup de mal à trouver des
dates. J'aurais bien voulu qu'il se passe quelquechose avec la
sortie de ce nouveau disque mais rien n'est arrivé.Nous
sommes en échec permanent mais on en souffre pas, va savoir
pourquoi !
Dèche
On fait au mieux pour ne pas être trop "discrets"
mais on doit développer nos sources de communication par
cinquante, pas facile à deux à tous les postes.
On n'intéresse pas les agents, on n'est pas rentables,
alors maintenant je fais aussi le booking. Pas facile, mais je
crois que personne ne regrette de nous avoir fait jouer, on laisse
toujours aux gens des souvenirs plutôt "flamboyants".
Jour
J
Pour les concerts et sur la route, nous sommes six. Un au son,
un à la lumière, deux factotum de nos amis qui
grimpent, qui montent, et sur qui repose toute la qualité
de la soirée (hem) + nous deux sur scène.
Nos concerts ne sont pas du tout improvisés, des bandes
tournent, mais on peut quand même se permettre certains
dérapages .. on se permet.
X-Vision
Après nos concerts, on essaie de projeter les court-métrages
SF de notre pote (série Z') dans lesquels on a trempé
et nos "productions" vidéo. Elles nous sont
inspirées par la musique et on s'invente des ambiances,
des couleurs, des scenarios. On vient de réaliser quatre
clips en un mois. On en diffuse ainsi une dizaine -beaucoup de
figuratifs, peu d'abstrait- et c'est super cohérent avec
ce que tu as dans les oreilles. La musique reste notre priorité.
Nous sommes avant tout des musiciens ... qui ne se prennent pas
au sérieux. Nous nous sentons bien dans ce truc. On se
régale et on a la sensation permanente de s'améliorer.
You
will understand
Nous faisons ce que devrait faire tous les mecs qui font de la
musique : ce qui leur passe par la tête. Il faut que ca
passe d'abord par toi pour que cà touche ensuite les gens.
Quel
champion vous êtes
Nous sommes toujours à fond, dès qu'il y a un break,
on le met toujours à profit pour faire de la nouvelle
zic ou des images ou des trucs débiles ( ). Pas le temps
de faire autre chose !
retour
"L'Oeil
Electrique"
(Rennes) -
mai 99 -
C'est
arrivé près de maintenant.
Pask, Gaze et Kazi voyagent beaucoup, donnent des concerts mutins,
enregistrent des disques bizarroïdes, créent des
visuels insolites, sont acteurs pour des court-métrages
dont ils signent les BO. Ils s'amusent tout le temps et ne pensent
qu'à ça. "Indoor" est un nouveau voyage
à travers leur rock hypnotico-loufoque. Sombre et délirant.
Gaze : Chacun
s'implique dans cette histoire en fonction de ce qu'il sait faire
et de ce qu'il a envie d'y faire. On ne se pose aucune question
quant aux directions qu'on prend et aux choix qu'on fait. Tout
ça s'impose très naturellement. Le truc Double
Nelson est finalement pour nous quelque chose d'assez précis
pour sentir immédiatement quand on est à côté
de la plaque. Notre fonctionnement est un peu particulier du
fait que nous n'avons pas de local. On a un un kit de matériel
dans notre appart qui nous permet de jouer, répéter
et enregistrer, mais le tout au casque. On enregistre tout ce
qu'on a sous la main : frigo, guitare, basse, clavier, un mec
bourré de passage... Nous ne sommes pas des musiciens
très "techniques". Régulièrement
on va se poser dans un endroit où on peut faire du bruit
pour refaire certaines parties en "live", utiliser
une batterie...
On stocke en permanence de la matière.
Comment
avez vous préparé "Indoor" ? Il est plus
sombre que vos précédents albums.
On a commencé à "collecter des trucs"
en été 97 et le 1er janvier de cette année
on a installé l'appart façon studio et enregistré-mixé
tout le stock en 31 jours. On a fait beaucoup de choses la nuit,
au casque, en faisant gaffe à ne pas faire grincer le
plancher en allant aux chiottes. Quand on n'en pouvait plus on
allait prendre des tôles au bar du coin (on est des accros
du "troquet"). Ce n'était en rien une manière
sombre de faire les choses, juste totalement claustrophobe. Et
puis, enregistrer avec un volume ridicule et souvent dans le
noir t'amène à faire des choix différents
de ceux que tu aurais fait avec des enceintes ou des amplis qui
te pètent à la tête. C'est peut-être
pour ça qu'il peut te paraître sombre. Nous on est
loin d'être des gens sombres, mais comme tout le monde,
on est un peu plus foncés la nuit.
Depuis
vos débuts, votre musique s'apparente au psychédélisme.
Est-ce volontaire de votre part ?
Quelle serait votre définition du psychédélisme
et de la musique psychédélique.
Pourquoi pas... Mais pour moi dans le psychédélisme
il y a la défonce. De ce que j'en connais les meilleurs
groupes psychédéliques étaient des défoncés.
Nous nous ne sommes pas dans la dope. Juste suspects. Le seul
truc psychédélique qui me tiendrait à coeur,
c'est qu'en écoutant notre zique les gens aient des sensations
physiques, les pupilles qui se dilatent ou se rétrécissent,
qu'ils perdent tous leurs points de repère et se laissent
aller. Oui, en fait ce serait cool que DN génère
les effets d'une dope, je n'aime pas la réalité,
je la trouve ennuyeuse, désespérément stagnante
et construite sur des bases de données fausses et restrictives.
La réalité pour moi n'est pas naturelle, elle fait
flipper les gens, leur fait se poser des questions à la
con et les rend peureux.
Vos
concerts sont différents de votre travail en studio. Quels
instruments utilisez-vous ?
Certains morceaux sont joués à trois guitares,
à trois basses ou uniquement avec des percus ; on a des
bandes d'arrangements sur Adat. L'important étant de générer
un climat que nous avons bien en tête. On essaie aussi
de mettre un maximum d'informations pour les yeux et de fabriquer
une espèce d"espace-temps" parallèle
à consommer tel qu'il vient, sans intellectualisme de
mes deux ; on accroche des toiles, on installe des télés,
des lumières un peu perso et on donne le meilleur de nous-mêmes...
bref, c'est très "humain", c'est plein de failles
et de défauts et c'est super agréable d'y aller
à fond.
Je
m'étonne que vous ayez autant de mal à jouer en
France !!
Disons que nous avons quelques difficultés, mais, bon...
On est sorti du pays dès nos débuts et on ne s'est
jamais acharné à être super présents
ici. Ceux qui nous font jouer en France prennent des risques
; il n'est pas évident d'avoir du monde aux concerts.
C'est pareil partout... mais par exemple en Allemagne c'est plus
facile, les entrées de concerts sont à 15 balles.
Ca génère plus de curieux, ou simplement la visite
des gens qui s'emmerdent chez eux. Notre galère en France
vient aussi du fait que les organisateurs se demandent où
nous caser dans leurs programmations et avec qui nous faire jouer.
Sans faire de mauvais esprit, j'ai quand même l'impression
que ce concept d'étiquetage et de cohésion des
soirées est typiquement français. A ce titre là
tous les groupes qui font des choses personnelles ne peuvent
pas jouer ici. Le moule est trop pesant. En Hollande, tu te retrouves
entre une violoniste acoustique tchèque, un groupe de
punks japonais, des DJ's et des chants corses. Ca ne pose aucun
problème au public. Les gens sont même contents
de découvrir des trucs qu'ils n'avaient pas prévus
et qui les font flasher. En bref, j'ai l'impression que le syndrome
du fan club et de l'esprit grégaire est moins entretenu
(cultivé) ailleurs.
Penses-tu
que l'état soutienne correctement les métiers du
spectacle ?
L'état ? Qu'est ce qu'il vient foutre dans cette histoire
!? Pour moi, une des forces de la musique réside dans
la possibilité de la faire en toute liberté, je
ne suis pas loin de penser qu'un musicien rémunéré
en tant que musicien n'est plus libre de ses choix. Admettons
qu'en ce qui me concerne je trouve antinomique et dangereux d'être
payé en tant qu'"artiste". Par contre, faire
rentrer de l'argent dans une entreprise c'est vital, sinon elle
ne perdure pas. L'argent doit exister pour être ré-injecté
et impliquer de ce fait l'autonomie qui te permettra d'envoyer
péter ceux qui pourraient avoir un contrôle sur
la création parce qu'ils la soutiennent financièrement.
En ce qui concerne les "métiers du spectacle"
ça me fait instinctivement frémir. Les techniciens
je comprends, mais musicien c'est pas un métier. Ce serait
bien sûr cool d'en vivre mais il n'existe pas de statut
sain pour l'esprit. Pour l'instant la situation est aberrante.
Comment
vous en sortez-vous financièrement ?
On s'en sort mal nous perso mais le groupe est autonome, apte
à se manager et à s'autoproduire en disques et
en vidéos. Je ne conseille d'ailleurs à personne
de suivre cette voie s'il a l'intention de se mettre des thunes
dans la poche. Après tu me demandes pourquoi on fait ça
... on a qu'à dire que notre vie est super riche et qu'on
en changerait pour rien au monde.
(Propos recueillis par Wilfried Jaillard)
"Joie
de vivre et nouilles en salade" (Lyon) - juin 01 -
Alors
bon, c'est dur d'en parler, en fait "La Chôse"
a fait jouer Double Nelson au "Pezner" le 22 mars ...Pas
la peine de faire une biographie, ils jouent depuis 86, font
une musique hors normes, déroutante, noïse, inquiétante
... plus de 48 heures passées avec ces phénomènes
que sont Gaze & Pasc ainsi que ceux qui les entourent (Jedi,
Lucien, Roll.k, Boon's), un superbe concert (avec Isp en excellente
première partie), intense, rebelote le lendemain à
Annecy ... et un retournage de cerveau plus tard on avait oublié
de faire une interview, chôse faite par mail avec Gaze
quelques jours après ...
Alors
le bilan de cette tournée ?
Cool de jouer un peu dans l'héxagône. Ca faisait
un peu trop longtemps, on croyait même qu'en France c'était
presque devenu impossible de "faire les choses à
l'inspiration" ; les commissions de sécurité,
les décibelmètres, les murs fraîchement repeints,
les salles sans bar, les concerts à 20h, les entrées
à 40 balles ... et toutes ces conneries qui n'ont rien
à voir avec le chmilblick ... bon y en a plein des salles
comme ça mais quelques résistants nous ont permis
de respirer, alors roule ma poule.
Double
Nelson existe désormais en duo, quelles sont les raisons
du départ du troisième ?
Les galères de blé sans fin et sans fond.
Qu'est-ce
qui vous motive encore pour avoir toujours autant l'envie de
tourner et de faire des disques ?
Là, précisément, en ce moment même,
je ne vois pas une autre vie qui me tente.
Qu'est-ce
que vous avez travaillé ou retravaillé pour que
celà fonctionne toujours en duo ?
Le mental mon colonel.
Comment
vous débrouillez-vous pour être toujours autant
en marge de la scène française et étrangère
?
Tu veux dire en marge de tout alors ?
Y
a t'il des groupes dont vous vous sentez proches ?
Je suis la reine des incultes. Comme ça, à brûle
pourpoint, et pour éluder la liste des groupes que je
devrais connaître ( ), je dirais un peu tous ceux qui font
les choses sans avoir rien à perdre, qui se risquent à
déplaire, à décevoir, les chiants, les lourds,
les "à fond", les énervés du bocal,
les faillibles (et magiques par moment du coup ... des fois)
; ça ça serait un peu pour mon côté
intello (de mes deux tu le rajoutes si tu veux), et sinon de
l'autre côté (mais lequel alors) les musiques qui
grincent mais pas dans "l'opaque", la veine énervée
des bons groupes japonais (des concerts qu'on n'oublie pas),
le blues africain, quelques fââââmeuses
lignes de basse disco ... plein de zic en fait.
Comment
bossez vous vos morceaux ? est-ce qu'il y a des règles
établies ?
Bosser ! plutôt crever. La musique chez nous ça
se fait over lentement, que quand on en a envie, mais ouais la
règle par contre c'est de l'avoir tout le temps dans la
tête.
Y
a t'il une part d'improvisation dans vos morceaux ?
Quand on enregistre c'est évident puisqu'il y a un maximum
de premières prises/premiers pets qui sont gardés,
en conce la bande a un début et une fin et nous on a carte
blanche au milieu ... alors on se permet parfois ... euh même
de plus en plus souvent ...
Où
est passée la 7ème compagnie ?
Dans ton cul.
On a rarement vu un groupe qui a sorti autant d'albums sur
autant de labels différents, pourquoi donc ?
J'en sais rien moi. A la base on va là où on veut
de nous.
De
quoi parlent vos textes en général ?
C'est clair qu'on n'a jamais mis en avant notre puissance d'écriture
(...) mais des fois ça raconte des trucs ... le Koursk
... ou cette espèce de paumé qui a pris le pouvoir
dans une ville de débiles ... ou l'histoire d'un jeune
homme honnête, performant, dynamique qui doit mourir parce-qu'il
fait chier ... ou "viens dans mon carton je te ferais voir
la mer" ... ou des fois des histoires d'Edward J. Sutton
Davis un vieux pote à nous qui n'existe pas.
Est-ce
que vous répétez toujours au casque ?
(il me semble qu'il y avait une rumeur à propos de ca
... non ?)
On n'a pas de local depuis au moins dix ans parce-qu'onn n'a
pas le blé pour avoir une barraque dans laquelle on pourrait
vivre et faire du bruit et comme on se sent incapables de se
filer rencard dans un lieu pour y être "créatifs"
sur commande, on a pris le parti de faire de la zik en slip dans
notre deux pièces quand ca nous traverse la tête.
En plus il y a un truc dont on se régale finalement, c'est
que quand on se retrouve en condition de conce il y a un max
de facteurs inconnus (la batt à l'appart on la répète
en tapant sur la table de nuit), et ca fout les jetons, et ça
pète la tête.
Comment
est-ce que vous arrivez à gérer votre carrière
de musiciens avec celle d'acteurs ?
Ouais c'est un peu pompeux tout ça et ça ne correspond
pas à la réalité. Mais bon, sans s'étaler
sur le sujet acteur c'est se bloquer trois semaines dans une
année, le plus long c'est de faire la zik, le son, les
ambiances pour ces films. Jusqu'à présent les tournages
& post-prods se sont toujours insérés entre
deux albums et tant mieux parce-qu'effectivement ça semble
impossible de mener ces deux histoires à fond au niveau
de la tête dans le même espace temps. La chienlit
par contre c'est que du coup on n'a jamais le temps de s'enmerder
assez et ça c'est le vrai problème.
Les
court-métrages sont vraiment classieux, à quand
le prochain ? quels rôles jouez-vous ?
Le prochain il a été tourné il y a presque
deux ans et depuis il était en standy pour des histoires
de blé (comme d'habe). Il y a un max de boulot images
ordino à faire sur ce court-métrage qui n'a pu
s'amorcer que récemment, le réalisateur "le
gros Ramm" élégament surnormmé le "bourrin
de Champigneulles" a taffé pendant deux ans dans
des boulots à la con pour avoir la thune pour acheter
la bécane et les logiciels 3D et compagnie. On a vu il
y a quinze jours des petites parties qu'il a montées et
bossées au niveau des décors/effets spéciaux,
ça a l'air vraiment bien parti. Je dirais même que
ça a l'air de péter dans le tube. Dans cette histoire,
"Zazen", le Pasc c'est Zazen, une espèce de
mec du futur plutôt "perturbé" qui a été
"choisi" pour mener une révolte contre un pouvoir
ancestral... Quant à moi sur ce tournage je faisais "machine
à fumée" "factotum", équipe
B quoi !
Vous
vous sentez proches de votre scène locale ? : groupes,
assos, bars ... ?
Très proches du bar "Le Royal" ...
Allez,
vous avez une anecdote croustillante ?
Une fois on a bu, après on été saouls et
on a hyper rigolé.
Une
blague ?
Un homme entre dans une boulangerie : "Bonjour - parce-qu'il
est poli - est-ce que vous avez des chterfourzeuahf au chocolat
?" Et la boulangère - qui est super - de répondre
:
"Des chterfourzeuahf à quoi ?"
Est-ce
que vous avez toujours tourné avec la même structure
de décors ? Bref, une sorte de concept ?
Yes, toujours avec un "décor" mais pas toujours
le même. Ca déstresse de construire sa "chambre"
sur scène avant de jouer et de "rhabiller" les
salles. On a qu'à dire que c'est plus facile à
"vivre" d'être l'hôte plutôt que
le visiteur.
Il
y a quand même tout un univers visuel autour du concert
et des disques comment c'est venu ?
On est plutôt sensibles à ce qu'on a sous les yeux
pour faire de la zik (va savoir pourquoi) et du coup pour la
restituer du mieux possible il faut que les images qui nous ont
"transporté quelque part au milieu de nulle part"
existent aussi pour ceux qui veulent bien tendre une oreille
à nos conneries.
Est-ce
que vous faites toujours appel aux mêmes gens ?
Il y a un vivier de potes à Nancy qui ne sont franchement
pas des berlingots, vraiment des bons. On serait des imbéciles
si on changeait de "cheval". La galère depuis
trop longtemps c'est qu'on est franchement mal de n'avoir pas
de blé à leur filer en contrepartie, alors on fait
de plus en plus de choses tout seuls.
Elle
n'est pas un peu longue cette intervieuw ?
Je dirais plutôt qu'elle n'est pas courte.
Je
ne sais pas si vous avez appercu la rubrique phrase mytique du
fanzine ...vous pourriez pas nous en pondre une ?
Les petits derniers pour la route en disent long sur le chemin
qu'il reste à parcourir.
Alors
c'est quand ce nouvel album ?
On se casse juillet et août à Bruxelles dans une
salle de conce pour enregistrer et en septembre on fera comme
d'habe, on enverra des démos, après restera à
attendre les commentaires de ceusses qui voudront bien prendre
la peine d'en faire. Si un label est intéressé
ça peut sortir vite, et si personne ne bouge on a d'autres
solutions pour le sortir. Alors ... au pire ... fin du premier
trimestre 2002 ?
Comment
faites-vous pour être aussi cool ?
On en prend.
retour
"491" (Lyon)
- mai 99 -
Ça
y est, c'est reparti pour le trio nancéen non conformiste.
Sillonner le pays dans tous les sens pour réinventer leur
musique une fois sur scène. Un nouvel album "Indoor",
paru le mois dernier chez Pandemonium et quelques questions pour
la route. Echange rapide avec Pasc juste avant que leur camion
ne les enmène au pays du cassoulet. Double Nelson : l'envie
intacte.
Sur
la route justement, c'est surtout là que vous avez envie
d'être ?
Etre sur la route c'est comme être éveillé.
Toujours un peu dur au début, mais après c'est
parti "jusqu'au bout de la nuit".
DN,
une vie de nomades ?
Pas vraiment. Ce qui est plaisant c'est la cassure de rythme.
"partir un jour..."
"Indoor"
nouvel album complètement home made ? But de la manoeuvre
?
On pense que le fait de s'isoler dans un endroit inconnu nous
aide à faire un disque.
Alors on a essayé de faire le contraire.
Après
de bons et loyaux services, nouvelle évolution-transition
sonique ?
Bons et loyaux services c'est vite dit. Nouvelle évolution
sonique...... on fait des trucs et des machins pour s'occuper
la vie.A partir de là, le but ultime reste extrêmement
lointain
et c'est tant mieux comme ça.
On
a l'impression avec cet album que vous avez réussi à
recréer des ambiances hors catalogues ?
On s'est
retrouvé un peu perdus à faire ça chez nous.
Notre instinct nous a sûrement conduit vers d'autres rivages.
Espérons pour nous qu'ils soient accueillants. Sinon,
il faudra tout péter.
Par
rapport à ce que l'on pourrait appeler les marges de la
scène française, n'y a t'il pas un risque de confidentialité
pour la diffusion-partage de votre musique ?
La diffusion nous pose un problème.
Et pourtant nous n'essayons de faire que des tubes dont on ne
se lasserait jamais.
Le
naturel revient au galop, le vôtre sur scène c'est
plutôt sourires et saturation extrême,
voire même parfois le kitch ?
Quand on est sur scène c'est difficile de faire jouer
à trois personnes différentes la même musique
sans qu'elle soit parfaite et qu'on ait envie de la refaire le
lendemain.
Ca nous fait sourire et la saturation ça aide bien.
Etes-vous
un jour tombés sur la tête ?
Pas du tout. "Nous sommes quelque part au fond de quelque
chose" (d'après S.P)
Entre
disco-nights et prises de catch, votre coeur balance ?
Pas plus que ça, mais quand même ; tout ce que ça
représente nous parle ; y en a d'autres comme "starship
trooper", la mirabelle ou Nancy qui bat Metz 1-0.
Le
plaisir, le maître-mot ?
Non. L'envie.
Vous
redécorez souvent les endroits où vous jouez avec
des toiles.
Quel est le concept en marche derrière cette action ?
On aime bien donner l'impression qu'on vient nous voir chez nous.
La
part des machines dans votre vie, voire dans votre musique ?
Elles ont intérêt à être très
gentilles. Sinon, on fait avec.
Ca
vous avait fait quoi de jouer devant des étudiants groguis
au coca-cola la dernière fois
(nuit du Petit Paumé à Lyon) ?
"Qu'il est enivrant de découvrir de nouveaux mondes,
de fouler de son pied des sols étrangers"
Pour
finir, si on se grillait une "chmère" ?
Fais gaffe à ton briquet.
Bon
à très bientôt et merci pour la frappe.
De rien.
(Propos
recueillis par Zine)